Loi sur le travail : catégories de travailleurs concernées

Depuis 2005, tout employeur d’au moins 20 salariés est tenu de respecter un quota minimal d’emploi de personnes en situation de handicap, sous peine de sanctions financières. Cette obligation s’applique quels que soient la nature du contrat de travail ou le mode de recrutement.

Certaines catégories de travailleurs, comme les stagiaires ou les travailleurs indépendants, échappent à cette règle, tandis que d’autres, tels que les apprentis ou les salariés en CDD, y sont intégrés. Des dispositifs spécifiques existent pour faciliter l’embauche et l’intégration de ces publics, conformément aux dernières réformes du Code du travail.

Le droit du travail sculpte les rapports entre employeurs privés et salariés. Il fixe les règles du contrat de travail, encadre la rémunération, la durée de présence, tout comme la santé et la sécurité. Parmi ces normes, l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (OETH) a une résonance particulière. Son objectif : ouvrir les portes de l’emploi aux personnes en situation de handicap, tout en engageant la responsabilité de l’entreprise.

Depuis la loi de 1987, consolidée par le code du travail, chaque structure de 20 salariés ou plus doit compter dans ses rangs au moins 6 % de travailleurs handicapés. Cette exigence concerne tous les types de contrats, qu’il s’agisse de CDI, CDD, intérim, apprentissage ou stage. Plusieurs voies existent pour se conformer à cette règle : embauche directe, sous-traitance auprès d’entreprises adaptées, ou accord collectif agréé.

En cas de manquement, l’entreprise doit verser une contribution financière annuelle, proportionnelle à l’écart avec ce seuil. L’employeur est tenu de déclarer chaque année le nombre de postes occupés par des bénéficiaires de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés (BOETH). L’aménagement du poste, les horaires adaptés ou l’accessibilité renforcée s’inscrivent dans une logique d’inclusion et de prévention des risques professionnels.

Dans la réalité, la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) est délivrée par la Commission des droits pour l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH). Quant à l’entreprise, elle doit choisir entre adaptation et compensation. Sur le papier, la règle paraît limpide, mais le terrain social se révèle toujours plus subtil.

Quels employeurs et catégories de travailleurs sont concernés par la réglementation ?

Le champ d’application de l’OETH est large et sans ambiguïté. Toute entreprise privée qui atteint le seuil de 20 salariés entre dans le périmètre. Peu importe la taille, le secteur ou la place sur le marché : sociétés cotées, PME, agences d’intérim, tous doivent respecter le quota des 6 % de l’effectif. La réglementation vise l’ensemble des effectifs, sans distinction de contrat :

  • CDI, CDD
  • travail temporaire
  • contrat d’apprentissage
  • stage

Côté salariés, la notion de bénéficiaire de l’obligation d’emploi (BOETH) recouvre différentes situations. Voici les principaux profils concernés :

  • les titulaires de la Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) attribuée par la CDAPH,
  • les personnes bénéficiant de la carte mobilité inclusion (CMI) mention invalidité,
  • les titulaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH),
  • les personnes victimes d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle, avec un taux d’incapacité d’au moins 10 %,
  • les bénéficiaires d’une pension d’invalidité attribuée par la sécurité sociale,
  • certains sapeurs-pompiers volontaires bénéficiant d’une allocation ou d’une rente d’invalidité.

La liste, élargie par le législateur, ne se limite plus à la RQTH. Chaque année, l’employeur doit déclarer son effectif BOETH, faute de quoi la sanction financière tombe. Ce dispositif vise l’ensemble des salariés, qu’ils soient jeunes ou expérimentés, en intérim, CDD ou CDI. L’ambition : garantir aux personnes concernées une place concrète et durable dans l’emploi, peu importe le parcours ou la forme du contrat.

Travailleurs en uniforme dans la ville en extérieur

Ressources, démarches et bonnes pratiques pour assurer la conformité

La réussite de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés repose sur un écosystème solide et des outils adaptés. France Travail, ex-Pôle emploi, enregistre les demandeurs d’emploi, propose des accompagnements personnalisés, oriente vers la formation professionnelle et facilite les reconversions pour les publics BOETH. L’Agefiph s’impose comme un partenaire clé : financement des aménagements, sensibilisation, conseils pour maintenir les employés en poste. Les employeurs disposent d’un guichet unique, la DSN (déclaration sociale nominative), pour effectuer chaque année la déclaration des effectifs concernés.

Pour agir concrètement, voici quelques leviers éprouvés, au carrefour de la conformité et de l’intégration : adaptation des horaires, réorganisation des postes, accessibilité repensée dans les locaux. Former les managers à la question du handicap, solliciter le médecin du travail, désigner des référents handicap, ou développer l’alternance sont autant de démarches qui permettent d’ancrer la politique d’inclusion dans le quotidien de l’entreprise.

Anticiper, c’est aussi cartographier ses besoins, repérer les acteurs internes, faire connaître la politique menée. Un tableau de bord précis, un dialogue régulier avec les représentants du personnel, l’usage des aides publiques : autant de moyens pour éviter la sanction financière imposée aux entreprises sous le seuil.

Voici, en pratique, les ressources et démarches à mobiliser :

  • France Travail : accompagnement personnalisé et inscription
  • Agefiph : soutien financier pour les adaptations et conseils pratiques
  • Déclaration annuelle via la DSN
  • Aménagements et actions de sensibilisation en interne

S’engager dans la diversité et prévenir les ruptures de parcours n’a rien d’une fatalité. Investir sur l’inclusion, c’est choisir la performance collective et miser sur l’avenir.

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