Rôle des services : importance, définition et exemples concrets

Dans certaines économies avancées, plus de 70 % de la valeur ajoutée provient des activités de services. Pourtant, la frontière entre bien et service reste floue dans de nombreux secteurs, brouillant les repères classiques du marketing et de la gestion. Les stratégies conçues pour les produits tangibles se révèlent souvent inadaptées à la réalité spécifique de ces prestations.

Des entreprises technologiques aux organismes publics, l’exigence d’une expérience client irréprochable conduit à repenser sans cesse la conception et la livraison des services. Les ajustements adoptés par les acteurs majeurs illustrent la diversité et la complexité de ce domaine.

Les services dans l’économie : un pilier souvent sous-estimé

Impossible de réduire le secteur des services à la simple fourniture d’une prestation ponctuelle. Cette sphère irrigue chaque recoin de la vie économique : logistique, finance, santé, ingénierie, enseignement, conseil. Aujourd’hui, une entreprise qui se contente de fabriquer des objets tangibles court à l’obsolescence. La création de valeur passe désormais par l’élaboration et l’adaptation d’une offre de services, conçue pour répondre avec précision à des attentes mouvantes et pour se démarquer dans la mêlée concurrentielle.

En France, les services pèsent lourd : près de 80 % du PIB, d’après l’économiste Jean Gadrey, pionnier dans la réflexion sur la production immatérielle. Paris s’impose comme un carrefour pour le siège de ces prestataires, dynamisant la transformation du paysage économique. Sur le front de l’emploi, la bascule est nette : la majorité des actifs œuvre désormais dans un secteur lié aux services, qu’il s’agisse de distribution, d’informatique ou de gestion de la relation client.

Ce basculement ne s’arrête pas aux frontières hexagonales. Dans tout le monde développé, le poids des prestataires de services s’accentue. Les entreprises réorganisent leurs priorités, externalisent à tour de bras, réinvestissent dans la qualité de l’expérience offerte pour fidéliser des clients exigeants et volatils. La croissance ne se mesure plus à la quantité de biens produits, mais à la valeur générée par l’interaction, l’écoute, la capacité à personnaliser une réponse.

Voici trois dynamiques qui illustrent ce mouvement :

  • Transformation digitale : accélération de la dématérialisation des services
  • Développement des professions intellectuelles et du conseil
  • Extension des services à la production, à la logistique et à la distribution

Les économistes insistent : l’économie des services ne rentre pas dans le moule industriel. Ici, la prestation s’étend sur la durée, la relation avec le client devient un pilier, et la vraie richesse réside dans l’innovation organisationnelle et l’expertise humaine.

Qu’entend-on réellement par “service” ? Définitions et caractéristiques clés

Un service, en substance, c’est une prestation immatérielle rendue par un prestataire à un client. Les chercheurs comme Jean Gadrey, Pierre Eiglier ou Eric Langeard ont affiné la définition : la production de service possède quatre traits majeurs, immatérialité, hétérogénéité, périssabilité, simultanéité. Un service ne se stocke pas, ne se transporte pas : il se vit, dans l’instant.

Caractéristique Conséquence
Immatérialité Absence de support physique : pas de stockage possible
Hétérogénéité Variabilité selon le personnel, les clients, les situations
Périssabilité Disparaît s’il n’est pas consommé au moment de sa production
Simultanéité Production et consommation indissociables

La notion de servuction, élaborée par Eiglier et Langeard, éclaire la spécificité du service : il s’invente dans l’interaction entre processus, personnel et client. Le contrat de prestation de service structure cette relation : droits, obligations, niveau de qualité attendu, modalités d’exécution, tout y est balisé.

Des exemples concrets ? Le service client d’une banque, la conciergerie en entreprise, la maintenance sur site : chaque type de service irrigue la vie économique à sa façon. L’approche par le processus permet d’embrasser la complexité du lien entre relation humaine et résultat attendu. Sur ce terrain, la France s’est affirmée comme laboratoire : définition du service, création de dispositifs contractuels, expérimentation de nouvelles formes de prestation.

Pourquoi le marketing des services diffère-t-il du marketing de produits ?

Appliquer au service les recettes du marketing industriel ? Mauvaise pioche. L’immatérialité bouleverse la donne. Vendre une prestation, c’est convaincre d’une expérience, pas d’un objet. Les entreprises misent alors sur le relationnel : la promesse s’incarne dans le comportement des équipes, la personnalisation, la gestion des imprévus. Chaque détail compte dans la perception du client.

Le schéma produit/prix/communication ne suffit plus. Il faut y ajouter la gestion des ressources humaines et la maîtrise des processus. La servuction, cette co-production du service avec le client, devient centrale. La moindre défaillance, l’interaction mal gérée, et tout peut basculer. Les marges d’erreur sont minimes : d’où l’attention portée à la formation et à l’animation des collaborateurs.

Trois caractéristiques clés structurent le marketing des services :

  • La variabilité : chaque prestation est unique, modelée par le contexte et l’intervenant.
  • L’instantanéité : production et consommation s’entremêlent, exigeant une grande réactivité.
  • La relation : le lien de confiance, socle de fidélisation, dépasse le discours publicitaire.

En France, des groupes comme Renault l’ont bien compris. Leurs réseaux après-vente misent sur le traitement des réclamations, la digitalisation du service client, l’intelligence artificielle pour fluidifier l’expérience. Ici, la frontière entre production et relation s’efface. Le marketing des services réclame un pilotage fin, où la technique côtoie l’humain à chaque étape.

Infirmière accueillante aidant un homme âgé en fauteuil roulant

Exemples concrets : comment les services transforment notre quotidien et les entreprises

La montée des prestations de service façonne radicalement la vie des organisations et des particuliers. Recourir à un prestataire, que ce soit pour le support informatique ou la gestion de la paie, s’est banalisé. À Paris, les entreprises enchaînent les contrats de prestation pour rester souples, accéder à des compétences ciblées sans complexifier leur structure.

La protection des données personnelles s’impose comme un nouvel impératif. Le prestataire doit préserver la confidentialité des informations transmises, sous peine de contentieux. Le RGPD a renforcé ce cadre, chaque contrat de prestation de service s’y conforme scrupuleusement. La convention collective précise les règles de rémunération et répartit les responsabilités, notamment lors de la sous-traitance.

Dans de nombreux secteurs, voici comment le recours au service transforme les pratiques :

  • Dans la banque, l’externalisation du service client permet de gérer les fluctuations de la demande tout en maintenant un niveau de qualité constant.
  • Dans le conseil, la confidentialité contractuelle structure chaque échange : la circulation de l’information est strictement encadrée.

Le développement du service à la demande, conciergerie, maintenance, formation, révèle une mutation profonde. L’entreprise devient plateforme de coordination d’expertises : elle pilote un réseau de prestataires, mobilise les compétences selon les besoins et les pics d’activité. La valeur ne se limite plus à ce qui est produit en interne : elle se construit dans la flexibilité, l’agilité, le savoir-faire partagé. Difficile d’imaginer le monde économique sans cette capacité à contracter, à ajuster, à réinventer la notion de service en continu.

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